La plupart des soutiens aux manifestations (nous reviendrons sur ce terme) de Minneapolis en protestation à la mort atroce d’un jeune afro-américain, tué par un policier, ont ceci de commun d’être à la fois bourgeois et blancs. Qu’ils soient bien intentionnés ou non, politisés ou non, on a en effet vu des hordes de bourgeois blancs urbains s’emparer d’une cause, et ce des deux côtés de l’Atlantique. Comme hier à Villeneuve-La-Garenne, l’extrême gauche s’est vue refuser l’accès à une lutte qui ne la concerne pas : le syndrome du blanc sauveur a fini par lasser ce qu’elle entendait protéger et sauver.
Stupéfaction et pleurs du côté de la gauche bourgeoise héritière malgré elle du « fardeau de l’homme blanc » (Rudyard Kipling)! La réalité est cruelle : on ne lutte jamais pour l’égalité, seulement pour la suprématie de son groupe. Si l’homme occidental, à travers le christianisme puis les lumières a pu concevoir une idée universelle de l’Homme, il faut bien comprendre que cette idée est étrangère au reste de l’humanité. Ainsi, nous rappelle Thomas Flich de la Neuville dans un récent ouvrage sur la Perse et sa géopolitique, celle-ci, et notamment les Perses, ont très tôt conçu une représentation du monde dont ils étaient le centre urbain, civilisé, éduqué, etc. A l’opposé, et à la périphérie, on y retrouve notamment les peuples arabes (nommés régulièrement mangeurs de serpents), turcs, indiens, mongols, etc. De même les Japonais, ont su cultiver une tradition isomationniste à laquelle la singularité géographique n’est évidemment pas étrangère (que l’on songe au terme japonais de gaijin/ 外人).
Nos jeunes bourgeois, bien éduqués, plutôt aisés, se glissant dans le sillon de Camélia Jordana se déclarent » pas en sécurité » face à des policiers. S’il n’est nul besoin de rappeler le grotesque des mots de Camélia Jordana (qui a signé à seize ans chez Sony), fille de patron donc bourgeoise ayant grandi en banlieue résidentielle de la côte d’Azur au sens marxiste du terme (et dont la police est l’alliée objective car elle est dans la classe des possédants), il apparaît pertinent de constater qu’aucun n’a jamais eu de problème avec la police. Et d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique, personne ne s’y trompe :
Le manque d’expertise et de recul de ces personnes crée une distorsion et un monde confortable dans lequel les blancs (et particulièrement les policiers-comme s’il n’y avait pas de policiers noirs) tuent les noirs et les « racisés » (SIC). En définitive, ces gens ne voient de noirs que lorsqu’ils leur livrent leur commande Uber ou Deliveroo : dociles esclaves modernes amenés par la société de consommation et le Capital, auxquels ils consentent docilement et tacitement puisque, comme chacun le sait depuis Karl Marx, l’immigration est l’arme du Capital.
Hélas, les chiffres et la réalité sont cruelles :
La vérité est que les noirs sont le plus souvent victimes… D’autres noirs. Bien évidemment, il y a sûrement une multitude que votre serviteur n’a pas, et ne peut que suspecter : la pauvreté, qui touche davantage les afro-américains, les modèles culturels et socio-économiques, la législation sur les armes à feu, etc. Il ne s’agit là que de données brutes, auxquelles on peut tout faire dire.
Aucun groupe n’a besoin d’un autre pour régler ses problèmes et ses tensions : le génocide du Rwanda, ainsi que les autres conflits d’Afrique depuis l’existence de ce continent, le prouvent. Et aux petits malins qui voudraient évoquer la responsabilité de la France dans ce conflit tragique, je rappelle que la responsabilité du violeur repose sur le violeur. De même, la responsabilité de la mutilation ou de la décapitation repose sur celui qui tient la machette.
Revenons à présent sur le terme de manifestations. Lors des manifestations des gilets jaunes, on a vu des hommes être mutilés, voire tués par la police. Pour le moment, il faut s’en féliciter, la police de Minneapolis, n’a pas réagi aux pillages, dégradations et aux destructions de bâtiments, magasins, monuments notamment celle de Louis XVI à Louisville.
Si certains pensent que la mort d’un homme par un policier (qui en plus, d’après ce que j’ai compris aurait dû depuis longtemps être suspendu) justifient ce genre d’actes, il faut qu’ils se souviennent que seul l’Etat dispose du monopole de la violence légitime. J’ignore les moyens dont dispose l’Etat américain pour maintenir l’ordre mais ils existent.
Un des arguments soulevés par les racisés (ÉNORME SIC) pour appuyer l’idée d’un racisme d’Etat, est que seules les populations issues de l’immigration subissent contrôles, arrestations, brutalités voire pire. Sans remonter jusqu’au cas de Sébastien Deyzieu ou jusqu’à février 34 (où aucun noir ne fut brutalisé pour des raisons évidentes), l’actualité récente a montré que la police était capable de brutalité, de façon indistincte : gauche, droite, écologistes, noirs, blancs. La question se pose donc pour chacun d’une part dans son rapport à l’Etat (et la police), à la nation et à sa communauté. Comme je l’ai dit plus haut, chacun lutte pour la suprématie de son groupe et de ses idées. C’est la base de la politique vertueuse. Mais il est faux de dire que telle ou telle communauté bénéficie d’un traitement de faveur.
En France et aux États-Unis, des problèmes différents ont évidemment des causes et des conséquences différentes. L’histoire, la façon de faire de la politique, le rapport à l’autorité, à la propriété, à la police en particulier n’est pas le même.
Pour conclure, il y a fort à parier que la clef de cette situation se situe en partie dans la démographie, car « tout désespoir en politique est une sottise absolue.